• Asturies - Galice

    Changement de décor, changement de chemin. Dans cette partie, je vais quitter la côte nord pour rentrer un peu dans les terres et emprunter le chemin primitif, qui comme son nom l'indique, était le premier chemin emprunté par les premiers pèlerins avant que les autres s'ouvrent, chaque chemin ayant sa petite histoire.
    Je quitte la jeune Shantala qui continue sur sa lancée sur le chemin nord. Mais je reverrai tout de même  un peu plus tard quelques têtes, qui ont prit la même direction que moi, avec beaucoup de joie. Et biensûr de nouvelles rencontres avec bien d'autres nationalités, que de fous rires et de beauté humaine...


  • Je marche longtemps aujourd'hui j'avais besoin d'évacuer, besoin de me dépenser physiquement pour oublier une prise de tête avec la jeune toulousaine dont je vous passerai les détails. Et puis je me suis rendu compte aussi que je ne marchais plus vraiment à mon rythme depuis que je marchais à ses côtés. Aujourd'hui j'ai vu la côte pour la dernière fois avant la fin de mon périple.

    J'arrive donc à Villaviciosa très fatigué après plus de 35 km, je me repose sur une place où se déroule un beau marché avec plein de produits artisanaux. Je dégustais tranquillement mon jus d'orange en fumant une cigarette, allongé sur un banc, adossé à mon sac et je me régalais les oreilles de ce magnifique son Celte qui passait à travers les différents stands du marché. Je me lève pour voir de plus près, et plus je me rapprochais plus mon sourire grandissait au son des tambours qui faisaient vibrer toute ma cage thoracique et me donnais des frissons partout. Bien sûr la vidéo ne retranscrit pas vraiment toute la puissance de leur musique mais je peux vous assurer qu'ils étaient vraiment très envoutants.

    Je repars ensuite à la recherche d'un lieu idéal pour camper ce soir, si possible un peu excentré du centre ville. C'est là que je tombe sur un stade de foot en construction...


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  • Asturies - Galice

    Mon attrait particulier pour ce stade de foot, venait des tuyaux d'eau un peu partout qui me permettaient de me laver tranquillement, des toilettes ouverts, et enfin des parpins qui, une fois empilés me servaient de table et de chaise. J'étais suffisamment éloigné du centre de la ville pour qu'il n'y aie pas trop de monde autour de ce chantier.

    Je lève le camp en milieu de matiné sans mauvaise surprise d'ordre policier. Je vois seulement un papy qui voulait gentiment m'indiquer mon chemin, il croyait que je me trompais de route. Mais cette discussion était interminable, je ne comprenais pas grand chose à son patois espagnol et j'avais surtout l'impression qu'il jouait plus le rôle du vieil homme qui connait bien son village et qui veut aider le pèlerin qui passe, plutôt que vraiment me rendre service. Je n'étais pas du tout perdu mais il croyait bon de m'indiquer la route quand même, il ne m'écoutait pas en fait.

    Plusieurs fois cela arrive de rencontrer des gens qui veulent à tout prix entrer en contact avec un pèlerin, pour eux cela doit être comme toucher du gui ou mettre une pièce dans la fontaine du bonheur, je ne sais pas, le pèlerin doit représenter quelque chose de divin ou être comme une étoile fillante. Quelques fois, il y a des discussions sans véritable raison d'être qui s'entament au milieu de la rue. Par exemple, un peu avant Pamplona, je demandais un soir à un groupe de gens s'ils savaient où il y avait une pizzeria, et là directement les gens pensaient : c'est un pèlerin il cherche l'auberge, donc ils me répondent tous en même temps l'auberge est par là ! l'auberge est par là ! J'ai dû les calmer en haussant légèrement la voix et en reposant simplement ma question. Mais bien sûr ils ne savaient pas où je pouvais trouver une pizzéria.


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  • Asturies - Galice

    Je n'ai plus en tête le nom de ces sortes de greniers, mais pour sûr, ce sont de solides constructions, certains sont là depuis plusieurs dizaines d'années. Montés sur pilotis, il ne craignent ni les eaux, ni les bêtes de toutes sortes qui pourraient dégrader le bois.

    Sur le pillier de droite, c'est la fameuse flèche jaune que je suis et surtout que je cherche depuis que je suis en Espagne. C'est un vrai jeu de piste...


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  • Asturies - Galice

    Passées les belles collines avant Oviedo qui m'en ont fait baver, je redescends tranquillement dans la plaine, sur des routes calmes avec un temps splendide. Depuis que j'ai quitté la côte je n'ai rencontré qu'un seul pèlerin avec qui j'ai discuté très brièvement.

    Il me reste une journée de marche avant la grande ville d'Oviedo, je m'arrête pour la nuit un peu avant une ville, dans la campagne. Alors que je marchais, je vois un grand champ sans barrière qui me tend les bras. Juste à côté, une maison avec un grand panneau "Carpintera Dominguez", et au pied du mur, un robinet. Je demande alors à la vieille dame qui était à l'intérieur s'il est possible que je me lave au robinet, elle est d'accord. Alors que j'ai fini de me doucher, le charpentier arrive, je discute un peu avec et lui demande si je peux poser ma tente dans le champ pour la nuit. Ravi de me rendre service, il accepte. Je m'exécute pour le montage qui est devenu si naturel pour moi maintenant. Je me prépare ensuite des pâtes accompagnées de lardons et d'une succulante crème de champignon, un vrai festin.

    Je vais ensuite discuter un peu avec eux. Ils sont très accueillants ; ils m'offrent un jus d'orange et m'invitent à m'asseoir dans leur confortable canapé, je n'ai plus l'habitude d'autant de confort. Nous essayons de communiquer sur des choses un peu plus profondes, je suis obligé de m'aider de pleins d'autres choses que la parole pour me faire comprendre, il me manque tellement de vocabulaire et de notions de conjugaison en espagnol... Je parle brièvement au mari de mon histoire avec la fille de Toulouse suite à leur question au sujet d'une éventuelle petite copine. Il me répond en faisant de grands signes de main du style : "Pfff, il y en a bien d'autres des filles sur terre !".

    Après une bonne nuit de sommeil, je continue ma route pour Oviedo. Comme toutes les grosses villes, l'entrée est sale, je longe des routes hyper fréquentées, c'est très moche. J'arrive en ville en milieu d'après-midi, je me promène un peu et tombe sur cette énorme cathédrale, un avant goût de celle de St Jacques de Compostelle. J'attends sur un banc l'ouverture de l'auberge. Plusieurs pèlerins patientent avec moi, un espagnol commençant son chemin, un polonais qui le termine ici. Je revois aussi un pèlerin qui était là pour mon anniversaire, il me parle des deux médecins qui sont aussi à Oviedo. 3€  la nuit en plein centre ville. Une fois la paperasse réglée, je vais acheter un peu de gaz et quelques courses, lire mes mails, écouter un peu de musique. Ca me fait très plaisir d'avoir des nouvelles de la famille et des amis, je ne sais pas pourquoi mais cela m'a fait me rendre compte comme je suis heureux de vivre cette aventure. Je retourne à l'auberge et me prépare un succulent repas. L'auberge est bourrée de monde, je prête même mon fin matelas mousse pour qu'une personne puisse dormir parterre.


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